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 Hicks & Gillet vs Scousers

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Patrik Berger
Tunisian Scouser
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Patrik Berger


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MessageSujet: Hicks & Gillet vs Scousers   Hicks & Gillet vs Scousers EmptyDim 10 Fév - 1:17:00

Jean-François Bégin

La Presse

Liverpool

Déjà propriétaire du Canadien de Montréal, George Gillett a fait l'acquisition, il y a un an, d'un second club mythique: le Liverpool Football Club. Gillett et son partenaire Tom Hicks ont été reçus à bras ouverts dans la cité du nord-ouest de l'Angleterre. Mais la lune de miel a été courte. Quelques décisions controversées ont suffi pour que le capital de sympathie des deux Américains parte en fumée, au point où les partisans réclament aujourd'hui leur départ immédiat. Portrait d'une ville en colère.

«Dans un club de football, il y a une Sainte Trinité: les joueurs, le manager et les supporters. Les propriétaires n'en font pas partie. Ils sont seulement là pour signer les chèques.»

- Bill Shankly, manager du Liverpool FC (1959-1974)

«Nous reconnaissons pleinement le patrimoine unique et la riche histoire de Liverpool et nous entendons respecter ce patrimoine.»

- George Gillett et Tom Hicks, 6 février 2007

Le match vient de se terminer au stade d'Anfield. Liverpool, comme anesthésié par la vague de froid qui paralyse le nord de l'Angleterre en ce 2 février, a joué sans conviction. Mais contre la modeste équipe de Sunderland, la troupe du manager Rafael Benitez n'avait pas besoin d'en faire plus pour l'emporter 3-0.

Dans le stade, le soulagement est évident: c'est la première victoire de Liverpool en six matchs de ligue cette année. L'équipe remonte au cinquième rang du classement, un point derrière son grand rival local, Everton, un point derrière le dernier laissez-passer pour la Ligue des champions.

Les gradins se vident tranquillement. C'est l'heure de célébrer entre amis. L'heure d'enfiler quelques pintes de lager dans la chaleur du Albert, du Park ou du Sandon, les pubs des environs où se rassemblent les partisans des Reds.

Mais pour certains, la bière attendra. Tout en haut du Kop, l'imposante tribune où sont regroupés les plus farouches supporters du club, 2000 fans sont restés à leurs sièges. Dans le stade maintenant désert, leurs imprécations résonnent encore plus bruyamment que d'habitude: «Ils se foutent de Rafa. Ils se foutent des fans. Le Liverpool FC n'est pas entre de bonnes mains», scandent-ils.

Après 20 minutes, ils s'en vont. Le message est passé. Reste à voir s'il sera entendu.

Quand George Gillett et Tom Hicks ont acheté le Liverpool FC, en février 2007, ils se sont posés en gardiens du patrimoine du club, le plus titré de l'histoire du foot anglais. Gillett connaissait la musique: six ans comme propriétaire du légendaire Canadien de Montréal lui avaient enseigné l'importance de faire preuve de respect pour la tradition.

Gillett et son associé, un ancien bailleur de fonds de George W. Bush qui est aussi propriétaire des Stars de Dallas et des Rangers du Texas, ont été accueillis en sauveurs. Ils ont promis que la première pelletée de terre du stade censé remplacer Anfield serait effectuée «dans les 60 jours». Que Benitez disposerait des fonds nécessaires pour attirer des joueurs vedettes. Et, surtout, qu'ils n'imiteraient pas la famille Glazer, qui a grevé Manchester United (le club le plus riche du monde) d'une dette faramineuse en achetant l'équipe, il y a trois ans.

Douze mois plus tard, les deux hommes d'affaires américains sont devenus des parias: pour les partisans, l'an un de leur règne se résume à une litanie d'engagements non respectés. Le projet de stade piétine: les plans ont dû être révisés, les coûts menaçant de dépasser les 800 millions de dollars. Le budget net des transferts, même en incluant les 40 millions payés pour obtenir le prolifique attaquant espagnol Fernando Torres, a été presque identique à celui de l'année dernière. Et voilà qu'un plan de refinancement de 700 millions de dollars bouclé il y a une dizaine de jours forcera le club à payer annuellement la bagatelle de 60 millions de dollars - juste pour rembourser la dette encourue par Hicks et Gillett pour acheter le club.

Dans les nombreux forums de discussion et fanzines consacrés aux Reds, la chasse aux Américains est ouverte. Seuls 2% des internautes ayant répondu à une consultation du Liverpool FC Supporters Network disent avoir confiance en Hicks et Gillett.

«Ce club avait toujours été une entreprise familiale gérée prudemment, dit John Mackin, du groupe de supporters Reclaim the Kop. La venue d'Américains était considérée comme un mal nécessaire afin d'être concurrentiel avec des clubs dotés de plus grands stades (comme Manchester United et Arsenal) ou qui ont un papa gâteau, comme Chelsea (propriété de l'oligarque russe Roman Abramovich). Mais les nouveaux propriétaires ont renié leurs promesses.»

La coupe a débordé à la mi-janvier. Tom Hicks a avoué à un journaliste du Liverpool Echo que Gillett et lui avaient rencontré secrètement, en novembre, l'ex-entraîneur de l'équipe nationale allemande, Jürgen Klinsmann. Les propriétaires voulaient avoir une «police d'assurance» en cas de démission ou de congédiement de Benitez, dont les relations avec les propriétaires étaient alors au plus mal.

Il n'en fallait pas plus pour que Hicks devienne l'ennemi public numéro un. À Liverpool, le manager est sacro-saint. «La relation particulière entre les supporters et le manager est un phénomène qui remonte à l'époque de Bill Shankly. Les fans ont pour lui une entière dévotion», dit le reporter Tony Barrett, à qui Hicks a donné son entrevue fatidique.

Manager de l'équipe de 1959 à 1974, Shankly est un demi-dieu à Liverpool. On lui a érigé une statue devant le Kop. («Il a rendu les gens heureux», dit l'inscription sur le piédestal.) Il a relancé le club après les années de vaches maigres de l'après-guerre. D'autres managers ont connu plus de succès. Mais personne ne s'est autant identifié à Liverpool que cet Écossais, ni n'a mieux incarné la passion des fans pour leur équipe.

Quand 300 partisans se sont réunis au Sandon (le pub où le club fut fondé en 1892) pour jeter les bases d'une association de supporters, la semaine dernière, ils n'ont pas mis de temps à s'entendre sur un nom: les Sons of Shankly (Fils de Shankly), une appellation dont les initiales, SOS, font écho à leur désarroi actuel.

Pendant trois heures, les fans présents ont tiré à boulets rouges sur les méchants «Yanks» qui ont usurpé le contrôle de leur club bien-aimé. Un boycottage des produits dérivés du club et une manifestation après le match contre Sunderland ont été décrétés. L'amertume était palpable; le message, limpide: «Foutez le camp. Laissez notre club tranquille.»

Neil Atkinson et Andy Heaton font partie des leaders des Sons of Shankly. Attablés dans un bar à la mode d'Albert Dock, sur le bord du Mersey, les deux hommes dans la mi-vingtaine expliquent, avec l'impénétrable accent des vrais Scousers, d'où leur vient leur amour du Liverpool FC.

Ils ont grandi dans les années 80, à une époque où, pour employer l'expression d'Andy, Margaret Thatcher s'est acharnée à «décimer» les industries de la ville, qui avait le défaut d'être dirigée par un conseil municipal d'extrême gauche. «La pauvreté était énorme, dit-il. Il n'y avait pas d'argent, pas d'emplois. La seule chose que nous avions, c'était notre club de football, qui gagnait en Europe et en Angleterre.»

Depuis, la donne s'est inversée. La ville a repris pied, mais le club a été distancé par Manchester United, Arsenal et, plus récemment, Chelsea. L'amour des partisans, lui, est intact - voire renforcé par le soir magique de mai 2005 où Liverpool, contre toute logique, a comblé un recul de 3-0 contre Milan pour gagner la finale de la Ligue des champions.

Rester bras croisés devant la débandade actuelle? Impossible. «C'est un manque de respect, dit Neil. On nous avait promis un arrangement mutuellement profitable, mais nous nous retrouvons dans une situation où nous payons les propriétaires pour qu'ils possèdent le club, tout en voyant celui-ci régresser. C'est désastreux.»

Les moyens de pression ne font que commencer, assurent-ils. Un boycottage de Carlsberg, le commanditaire principal du club, est envisageable. «Ils ne réalisent pas à quel point nous pouvons être têtus», dit Andy.

La menace n'est pas gratuite, comme le savent trop bien les éditeurs du Sun, le quotidien le plus vendu en Angleterre. En avril 1989, quatre jours après que 96 fans de Liverpool eurent péri, écrasés par la foule dans une section grillagée du stade de Hillsborough, le tabloïd avait affirmé faussement que des supporters ivres avaient agressé les policiers et les secouristes et qu'ils avaient uriné sur des cadavres. Un boycottage du journal fut immédiatement déclenché à Liverpool. Il persiste à ce jour et a sans doute coûté des dizaines de millions à son propriétaire, Rupert Murdoch.

Bonne nouvelle pour les fans, la rumeur veut que Hicks et/ou Gillett en soient à leurs derniers milles à Liverpool. Les relations entre les deux hommes se sont détériorées au point où ils ne souhaitent plus travailler ensemble. Mais s'ils ont dû s'y mettre à deux pour acheter le club, on voit mal comment Hicks ou Gillett pourrait faire maintenant cavalier seul.

Un scénario plus réaliste verrait les parts de Gillett ou de Hicks être rachetées par Dubai International Capital. Le véhicule d'investissement de l'émirat arabe avait échoué dans sa tentative d'acquérir le club, il y a un an, mais les journaux anglais bruissent de rumeurs selon lesquelles il demeure intéressé.

En discutant avec les partisans, une constante revient. Les fans de Liverpool préféreraient de beaucoup que ce soit le propriétaire du Canadien, et non Hicks, qui reste dans le portrait. Ses prises de bec publiques avec Rafa Benitez ont valu à Hicks une réputation de fort en gueule et de control freak, aux antipodes de la fameuse «Liverpool Way», cette philosophie de gestion qui prôner le règlement des conflits loin des micros et des caméras - et qui donne le dernier mot au manager plutôt qu'au propriétaire.

«Hicks était considéré comme le partenaire silencieux, mais il a été tout sauf ça, note Andy Heaton. C'en est presque comique. On dirait qu'il se demande quelle est la pire chose qu'il pourrait dire - et il le dit.»

Gillett, lui, a pratiquement disparu du radar médiatique (il a refusé une demande d'entrevue pour cet article). Fait intrigant, son nom n'apparaissait même pas dans le récent communiqué annonçant le refinancement de la dette du club. «Gillett n'a rien fait qui nous pousse à dire "c'est inacceptable", contrairement à Hicks», reconnaît Neil Atkinson.

À trop se concentrer sur les individus, on finit par oublier que le problème en est un de structure de propriété, estime cependant le directeur du Football Industry Group de l'Université de Liverpool, Rogan Taylor. «Les gens rêvent d'un sugar daddy. Mais à part une aberration comme Roman Abramovich, les sugar daddies n'existent pas, dit le professeur Taylor. Personne ne va débarquer pour nous donner de l'argent - à part ceux qui aiment le club: ses supporters.»

Taylor a justement lancé la semaine dernière un projet qui vise à convaincre 100 000 supporters de verser chacun 5000 livres sterling (10 000$). Le magot (un milliardde dollars!) permettrait de racheter le club et d'en faire une propriété collective comme le Real Madrid ou le FC Barcelone, dont les sociétaires élisent les dirigeants tous les quatre ans. Il permettrait aussi de disposer d'un capital de départ pour bâtir le nouveau stade nécessaire pour assurer la compétitivité du club.

L'idée a recueilli l'appui de députés et des journaux locaux. L'intérêt initial a été tel que le site internet du projet (www.shareliverpoolfc.com) a enregistré jusqu'à 1000 visites par seconde et a flanché sept minutes à peine après avoir été mis en ligne (il a été relancé depuis). Mais les fans ordinaires sont sceptiques. «Si ça lève, je m'arrangerai pour trouver les 5000 livres, dit Andy Heaton. Mais je doute qu'on puisse trouver 100 000 personnes. En plus, les fans qui auraient les moyens de se payer une part ne seraient pas des gens de Liverpool. Or, le club ne peut pas avoir la même importance pour des Norvégiens que pour les habitants de la ville. Si 50% du club appartient à des étrangers, on aura vendu notre identité.» Certains diront que c'est déjà fait.

http://www.cyberpresse.ca/article/20080209/CPSPORTS07/802090826/6730/CPACTUALITES
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